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Articles

Affichage des articles du juin, 2025

Pour une langue créole ?

Jean-Luc Mélenchon veut débaptiser le français pour l’intituler "langue créole". Je passerai sur les accents haineux que contient son article, qui sont dans sa manière, et qui suffisent à disqualifier sa proposition. Je note plutôt que des socio-linguistes universitaires (payés par l’université de leur pays, pas un autre) volent déjà à son secours. Rien d’étonnant à cela puisque ceux-ci lui préparent le terrain depuis plusieurs décennies, exerçant leur influence délétère sur la Commission des programmes et sur toute la hiérarchie de l'institution scolaire, dans le but qu’on renonce à enseigner la langue. Je voudrais répondre sur le fond. En déclarant d’abord que la linguistique n’a rien à voir dans cette affaire. Qu’elle n’a rien à répondre à l'idée baroque du tribun. Qu’il ne lui appartient pas de la réfuter, dans la mesure où il ne lui revient pas de dire ce qui est bien d’une langue (ici, le français) ou ce qui n’en est pas. Tout ce que peut dire la linguistique c’...

4) Une scène de crime

Donc un crime est commis à Londres. La victime est un banquier, Emilio Cassirer, dont la fortune était récente et qui était connu pour ses frasques, ses insolences à l'égard de la couronne britannique, ses amitiés douteuses, et plus récemment pour sa liaison tapageuse avec l'épouse d’un homme d’affaires libanais aussi puissant que lui. Le corps a été retrouvé avec une balle au milieu du front, dans son bureau situé au huitième étage de l’emblématique Somerset House qui sert de siège social à la banque International Capital Group (ICG) dont il présidait le conseil d’administration. Cassirer revenait d’un voyage à Hong Kong. D'après les premières informations fournies par le procureur général lors de sa conférence de presse, il arrive à l’aéroport d’Heathrow un peu après vingt-deux heures, et au lieu de rentrer chez lui, il demande à son chauffeur de le déposer à son bureau en précisant que celui-ci ne doit pas l’attendre. Le chauffeur, qui connaît ses habitudes, ne s’en éton...

3) Damien Norfolk

L’imagination de Bruno s'est mise en branle la première fois qu’il a eu à s’occuper de la voiture du prétendu Norfolk. Jamais personne jusque-là n'était venu lui confier un véhicule de ce prix, et comment son propriétaire pouvait-il savoir que Bruno avait appris le métier, quinze ans auparavant, chez un concessionnaire d’Aston Martin à Londres? De plus, la voiture était neuve, à peine plus de mille kilomètres au compteur, elle sortait de l’usine, et son travail de mécanicien s’est réduit à une série de vérifications qui l’ont occupé une heure ou deux, après quoi il est sorti fumer des cigarettes dans la nuit, sur le seuil de son garage, en attendant le retour du mystérieux personnage, et en échafaudant des hypothèses les plus fantasmagoriques concernant sa véritable identité. À l’aube, Norfolk est réapparu dans la rue déserte. C’était, dans le brume du petit jour, la silhouette d’un homme à peine plus grand que la moyenne, en pull à col roulé, le visage rasé et les yeux bleus. ...

2) Dialogue dans un garage

Je me suis avancé sur le seuil du garage. Le dos dans l’obscurité de la rue, la face dans la clarté jaune des lampes baladeuses. Je parle le premier, Bruno me répond. — Qu’est-ce que tu fais ici? — Tu vois, je travaille. — À cette heure? Je ne savais pas que tu t’occupais de ce genre de voitures? — J’ai commencé dans un garage de Londres quand j'étais jeune. On a dû le savoir. — Et ça t’arrive souvent? — C’est la deuxième fois, pour le même client. La première fois, c'était il y a cinq ans. Je ne m'attendais pas à le revoir. — J’imagine qu’il paye bien? — Très bien. Il me prévient par téléphone. Puis, il amène sa voiture à dix heures du soir et il revient la chercher à six heures du matin. Il insiste pour que je sois seul. — C’est la même voiture? — Pas la même voiture mais le même modèle. — Tu règles le moteur? — Je vérifie. J'écoute les bielles. Je vérifie les freins. La routine. — Qui est ce type? Elle n’est pas un peu mystérieuse, ton affaire? — Très mystérieuse, ma...

1) Une nuit d'été

Bruno est le patron d’un petit garage automobile sur l’avenue Cyrille Besset. Je passe devant plusieurs fois par jour, toute l’année. Malgré son nom, l’avenue Cyrille Besset n’est, sur ce tronçon, qu’une petite rue qui s’élève en oblique dans le quartier nord, par laquelle je passe quand je reviens du centre-ville. La rue en pente et mal éclairée d’un faubourg. Dans la journée, le garage est toujours ouvert et Bruno est le chef d’une équipe de cinq ou six solides bonhommes. Je ne lui ai jamais amené ma voiture qui ne sort presque jamais du parking de mon immeuble, mais je suis toujours très content de passer devant son garage. Le plus souvent, les ouvriers travaillent sur les voitures, à l’intérieur du garage, tandis que Bruno se tient sur le trottoir avec ses écouteurs aux oreilles, occupé à parler au téléphone avec des clients et des fournisseurs. Après ce premier contact, les clients lui amènent leur voiture pour que Bruno évalue les réparations qu'il y aura à faire, et le temps...

La dictée préparée

Pour qu’une tradition se perpétue, il ne suffit pas de lui être fidèle, il faut sans cesse la mettre à jour. La nettoyer, l'améliorer. On ne joue pas aujourd'hui la musique baroque comme on la jouait il y a cinquante ans. On le fait mieux. La dictée préparée est un exercice scolaire dont on parle depuis un bon demi-siècle, tandis que sa pratique, à ma connaissance au moins, est restée marginale. Aucun texte officiel ne l’interdit. Pour autant, les professeurs d’école semblent partagés en deux camps: les conservateurs, qui ne veulent rien lâcher sur l’exigence de la dictée traditionnelle, et les modernistes, qui préfèrent demander à leurs élèves de produire leurs propres textes. Aux modernistes, il est permis de rappeler que la dictée permet aux élèves d’apprendre la langue, non pas seulement dans leurs familles (qui toutes, faut-il le dire, n'usent pas d’une langue aussi riche) mais aussi dans des textes classiques, parmi lesquels les poèmes devraient occuper une place de c...

De quoi le Samouraï est-il le nom?

Le ciel sur la tête (3) Le Samouraï de ma fiction (de mon fantasme) est celui du film de Jean-Pierre Melville, qui est cité plusieurs fois déjà dans le projet Nice-Nord . C’est une figure importante de ma mythologie personnelle. Il apparaît en particulier dans La Chèvre et le Samouraï (dans Évite ) où il est question de la guerre d’Algérie et qui évoque le début de ma relation avec celle qui devait devenir ma femme, et que j’ai aujourd'hui perdue. Le film sort en 1967. Aujourd'hui, avec le recul, mes yeux s'ouvrent et je découvre soudain l’évidence qui aurait dû me frapper depuis le premier jour, à savoir que Jeff Costello a combattu en Algérie avant de devenir tueur professionnel à Paris. Je ne sais pas si cette hypothèse interprétative a déjà été proposée par la critique mais elle me semble tenir la route, et même être la seule en mesure de fournir une profondeur historique au personnage qui autrement semble tomber du ciel. Je la soumets à Gemini. Le robot me répond en a...

Comme un sacrilège

J’arrivais à Saint-Jean-d'Angély tôt le matin. C'était à l’automne 2019, le jour se levait et le ciel était pluvieux. J'étais invité à donner des cours de méthodologie d’enseignement du français à des professeurs venus de différents pays et regroupés là par une association qui organisait l’accueil et me payait à l’heure. La méthode que j’avais mise au point consistait à enseigner le français dans des poèmes classiques. On apprenait un poème dans sa forme orale et écrite, et ainsi on apprenait la langue. Mes interventions duraient des matinées entières et elles étaient aventureuses, à cause de la diversité du public que je découvrais en entrant dans la salle, et parce que ma proposition d’ outils numériques me rendait tributaire d’une connexion internet qui était souvent défaillante. Le diagnostic n'était pas encore posé. Le premier ne devait l'être que quelques semaines plus tard, le 24 décembre, mais je savais que A. était malade. Nous le savions sans en parler. E...

Gisèle (7 et fin)

Qu’est-ce que c'était que cette “vierge à l’enfant” qu’Hortense avait dans une poche de son manteau? C'était tout simplement une photo de Gisèle avec un bébé dans les bras, qu’Hortense avait découverte en fouillant dans un tiroir de la chambre de Mme Simonin, un matin que j’étais au rez-de-chaussée, dans la cuisine, en train de préparer le petit déjeuner et que je la croyais encore sous la douche. Un court billet y était joint, dans la même enveloppe qui était ouverte. Gisèle remerciait Mme Simonin pour l’aide qu’elle lui avait apportée, elle lui disait qu’elle habitait Marseille, qu’elle travaillait dans un salon de coiffure, qu’elle était mariée et que ce petit enfant lui était né, qui s’appelait Victor. En sortant de la chambre de Mme Simonin, Hortense était toute étourdie du coup qu’elle avait reçu sur la tempe. Françoise Astruc l’a croisée dans l’escalier, elle lui a demandé ce qui lui était arrivé. — Fais voir ton crâne, tête de mule! Viens dans mon bureau que je te mette...

Gisèle (6)

— Mme Simonin a un neveu, a dit Françoise Astruc à Hortense. Il est notaire à Épinal. C’est lui qui paie les frais de pension. Je ne l'ai jamais vu, je l’ai eu quelquefois au téléphone. Il prend des nouvelles sans demander à lui parler. La dernière fois, c'était il n’y a pas si longtemps. J’imagine qu’il va hériter de la maison. ll a fini par la louer. Il est probable qu’il ne reste plus rien des économies de Mme Simonin, et qu’il y est de sa poche. Alors, il m’appelle plus souvent. — Elle n’a pas d’autre famille? — Pas à ma connaissance. Cette maison doit avoir de la valeur. Elle est bien placée. — Oui, enfin, elle n’est plus en très bon état. Des plafonds hauts, des pièces immenses, difficiles à chauffer. Et des travaux à effectuer dans la toiture. — Il y a le parc. — Oui, répond Hortense, et cette fois elle paraît rêveuse, évasive. Elle est debout, elle joue avec un coupe-papier qui est sur le bureau de Françoise Astruc qui est la directrice de la pension. Elle regarde ses d...

Gisèle (5)

J’ai travaillé sans relâche durant les quatre jours qui ont suivi sans arriver à rien. J’ai commencé par demander à George, qui nous servait d'intermédiaire, de me faire parvenir le texte de la chanson du rappeur. Encore qu’elle était en français, à l'écoute, je ne comprenais pas une parole sur dix. À l'écrit, j’ai pu en comprendre trois, peut-être quatre, mais cela n'était pas suffisant pour me tirer d’affaire. L’univers évoqué était trop loin de moi, de mes goûts, de ce que je savais du monde, de ce que j’aimais de la vie, et tous les concepts graphiques que j’essayais tour à tour, je devais me rendre à l’évidence qu’ils n'étaient que des copies de ce que d’autres avaient fait et continuaient de faire ailleurs, avec plus de conviction et de sincérité. Si bien que j’ai renoncé. Paul et George avaient eu l’amabilité de s’adresser à moi, puis de me confirmer leur commande. Je devais, de mon côté, avoir celle de ne pas leur fournir une proposition médiocre, qu’ils dev...

Gisèle (4)

La dernière mention du nom de Gisèle remontait à six ans. De nouveau, la note était succincte, mais on pouvait comprendre que Mme Simonin avait été informée par l’une de ses élèves qu’un jeune homme était arrivé au village, qu’on ne connaissait pas, qui semblait être là pour Gisèle et que celle-ci présentait comme son cousin. Un garçon très brun et maigre comme un clou. L’œil noir. Gisèle semblait heureuse de sa compagnie. Il l'attendait à la sortie du lycée, ils marchaient ensemble dans les rues, ils s’attardaient dans les jardins. L’indication selon laquelle “On ne sait pas où il dort” était soulignée au crayon rouge, un gros crayon à double pointe, rouge et bleue, dont Mme Simonin se servait pour annoter les partitions. Et puis, plus rien. Rien à propos de Gisèle, ni non plus à propos de ses élèves, de sa maison, de son jardin, seulement l’expression vague de quelques soucis de santé — “Je perds la mémoire”, “Il faut que je change de lunettes”, “Le sol s’est dérobé sous mes pied...

Dialogue amical avec Deleuze et Guattari

Deleuze et Guattari ont eu le mérite de s'intéresser à la nouvelle comme genre littéraire. On sait qu’ils lui consacrent le chapitre 8 de leur Mille plateaux . Je ne suis pourtant pas certain d'être d’accord avec le point d’où ils partent. Ils avancent, dès la première phrase, que la nouvelle reposerait sur la question de savoir “Qu’est-ce qui s’est passé?” , ce qui supposerait que l’essentiel consiste dans ce qui a déjà eu lieu à l'intérieur du monde de l’histoire que le récit, après coup, vient seulement relater. Mon idée est que la nouvelle repose plutôt sur celle de savoir “Qu’est-ce qu’il va se passer?”, c’est-à-dire qu’est-ce qu’il peut donc advenir, dans l’ordre du récit, dans le présent de son déroulement textuel, pour que celui-ci s'achève. Pour que tout ce que le récit contient s'ordonne enfin de façon à peu près satisfaisante, et pour qu’on ait affaire, en effet, à quelque chose comme une histoire. Et l’important n'est pas la façon plus ou moins spect...

Depuis le temps

Depuis le temps que j'écris des histoires, j’ai fini par comprendre (je crois) quel est mon projet. Après quoi je cours, quel est le principe génératif qui m’anime. Ce principe est double et contradictoire. Il concilie continuité et discontinuité. La continuité est le principe fondamental, auquel doit obéir toute œuvre narrative, qu’elle soit littéraire ou cinématographique, et qui veut qu’un texte soit fait pour être lu du début à la fin, dans son ordre et son intégralité. Or, pour que le lecteur tourne les pages, qu’il enchaîne les chapitres, il faut qu’un chemin (ou un fil) le conduise. Un point important: Si le texte a bien nécessairement un début et un fin, cela ne signifie pas pour autant que l’histoire soit complète. On peut même dire qu’on ne sait jamais très bien où commence ni où finit une histoire. Que, dans tous les cas, ce n’est jamais ni au début ni à la fin du récit. Tout raconter d’une histoire est impossible. On peut consacrer huit cents pages au récit d’une seule ...

Gisèle (3)

Gisèle avait été amenée par une camarade de collège qui était une élève de Mme Simonin. Elle était restée assise durant toute la leçon, visiblement intéressée et plutôt amusée par le rituel étrange auquel elle assistait, à la suite de quoi Mme Simonin leur avait offert à goûter, elles avaient bavardé, et ainsi Mme Simonin avait pu se faire une première idée de qui était Gisèle: une fillette de quatorze ans, qui avait grandi à Marseille et que les services sociaux avaient placée à Castellane dans une famille d’accueil. La famille d’accueil était constituée d’Étienne Lorho, employé municipal, de sa femme Laurette qui faisait des ménages chez des particuliers, et de leurs trois enfants. Mme Simonin ne connaissait pas ces gens, elle ne tenait pas à les connaître, mais elle s’est intéressée à Gisèle, elle lui a dit qu’elle pouvait revenir quand elle voulait, elle lui a proposé de lui apprendre un peu de piano ou de violon, gratuitement bien sûr, et elles ont essayé, mais Gisèle ne tenait pa...

Des accompagnateurs

Je me souviens de  Marcel AZZOLA qui joue de l’accordéon sur Vesoul , de Jacques Brel. Roger BOURDIN qui joue de la flûte sur Il est cinq heures, Paris s’éveille , de Jacques Dutronc. Gail Anne DORSEY qui joue de la guitare basse et qui chante sur Under Pressure de David Bowie. Javier MAS qui joue du oud sur The Partisan , de Leonard Cohen. David MASON qui joue de la trompette piccolo sur Penny Lane , des Beatles. Malcolm MESSITER qui joue du hautbois sur Twist in My Sobriety , de Tanita Tikaram. Scarlet RIVERA qui joue du violon sur One More Cup of Coffee , de Bob Dylan. Sept, c’est pas beaucoup. Mais cette première liste fera peut-être émerger d’autres souvenirs. Je remarque que les souvenirs de ces rencontres miraculeuses m’accompagnent depuis de nombreuses années. Mais que, jusqu'à présent, avant d’en dresser la liste par écrit, j’aurais été incapable d’aligner les sept items de mémoire, oralement, en une seule fois. Il m’en aurait toujours manqué un ou deux. La liste: une fon...

Gisèle (2)

Je descendais un chemin caillouteux, j’ai fait une chute sur les fesses dont je me suis relevé avec une violente douleur au poignet. J’ai repris ma voiture et j’ai regagné le village en conduisant d’une main. Au cabinet médical, j'ai été reçu par le docteur Hortense Machaud. Elle a palpé mon poignet, j’ai remué les doigts. Sans lever les yeux, elle m’a demandé si j'étais en vacances ici. Je lui ai parlé de la maison de Mme Simonin. Les yeux toujours baissés, comme pour me faire attendre, elle m’a dit: — Je connais Mme Simonin. Je suis le médecin de l’institut Beauséjour où elle est pensionnaire, et avant cela je la voyais chez elle, à la villa Uranie. La maison de Mme Simonin s'appelait "Villa Uranie". Je ne l'avais pas remarqué jusqu'alors. Nous nous sommes revus. La radiographie a décelé une légère fracture. On m’a mis un plâtre. Je devais renoncer à conduire jusqu'à ce qu’on m’enlève ce plâtre, le prétexte tout trouvé pour prolonger mon séjour à Cas...

Gisèle (1)

 C'était bien la maison où j’avais passé des vacances avec mes parents, un été, quand j’avais dix ans. J’avais cru la reconnaître en voyant sa photo sur le site internet de l’agence, et maintenant je ne pouvais plus douter. Une maison grise, aussi large que haute, comme celle d’un notaire ou d’un médecin à l’ancienne, mais sans luxe, avec seulement trois marches de perron et un air désuet, au fond d’un parc planté de marronniers, sur la rive du Verdon. À l’agent immobilier qui a ouvert la grille du parc, j’ai dit que je connaissais cette maison, que j’y avais séjourné quand j'étais enfant, et que je me souvenais aussi de sa propriétaire, Mme Simonin qui nous y avait reçus. — Connaissez-vous Mme Simonin? lui ai-je demandé. Est-elle encore vivante? Il m’a répondu que oui. Qu’elle s'était retirée dans une résidence pour personnes âgées, trois ans auparavant, qui se trouvait à une quinzaine de kilomètres d’ici, plus haut dans la montagne. — Déjà, à l’époque, elle vivait seule, ...

À propos de Begin Again (New York Melody)

Je me suis souvenu de la phrase restée célèbre de Neil Armstrong en 1969, à propos du premier pas sur la lune. Il dit: “That's one small step for a man, one giant leap for mankind” . Elle m’est venue à l’esprit en revoyant, hier soir, New York Melody ( Begin Again ) de John Carney, sorti en 2013. J’admirais les tenues vestimentaires qu'arbore Keira Knightley dans ce film, et je les comparais à celles dont avait été affublée Brigitte Bardot dans les siens, en me disant que cette évolution de la mode féminine, qui s'était opérée en quelques décennies, marquait un progrès de l’humanité. Cette remarque ne procédait pas d’une réflexion théorique mais d’une impression qui s'imposait à moi, et qui me rendait heureux et fier. Je ne crois guère au progrès. Je serais bien en peine de dire dans quel autre domaine de l’activité humaine nous aurions progressé, dans la même période, d’un point de vue esthétique et moral. Je suis très amateur de la musique de Thom Yorke, par exemple,...