Qu’est-ce que c'était que cette “vierge à l’enfant” qu’Hortense avait dans une poche de son manteau? C'était tout simplement une photo de Gisèle avec un bébé dans les bras, qu’Hortense avait découverte en fouillant dans un tiroir de la chambre de Mme Simonin, un matin que j’étais au rez-de-chaussée, dans la cuisine, en train de préparer le petit déjeuner et que je la croyais encore sous la douche. Un court billet y était joint, dans la même enveloppe qui était ouverte. Gisèle remerciait Mme Simonin pour l’aide qu’elle lui avait apportée, elle lui disait qu’elle habitait Marseille, qu’elle travaillait dans un salon de coiffure, qu’elle était mariée et que ce petit enfant lui était né, qui s’appelait Victor.
En sortant de la chambre de Mme Simonin, Hortense était toute étourdie du coup qu’elle avait reçu sur la tempe. Françoise Astruc l’a croisée dans l’escalier, elle lui a demandé ce qui lui était arrivé.
— Fais voir ton crâne, tête de mule! Viens dans mon bureau que je te mette une compresse!
Mais Hortense a refusé, elle a dit que ce n'était rien et elle a repris sa voiture pour rentrer à Castellane. Puis, sur la route qui était enneigée, elle a eu un accident. Elle a buté sur un rocher, dans un virage, et le choc a été assez fort pour lui faire perdre connaissance, ou peut-être s'était-elle déjà évanouie avant. Par chance, un automobiliste qui la suivait a eu la gentillesse de s'arrêter et, sans toucher à rien, il a appelé les secours.
Je l’ai retrouvée l’après-midi à l’hôpital Ducélia. On lui avait posé une minerve mais l’interne n'était pas inquiet. Il a dit:
— Si ce n’est pas elle qui conduit, elle peut sortir ce soir.
Par chance encore, on m’avait déjà retiré mon plâtre, si bien que je pouvais conduire des deux mains.
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