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Affichage des articles associés au libellé Remarques

Ces frères sur toute la planète

“Toute l’œuvre positive du xixe siècle a été pour les artistes comme si elle n’était pas. Examinez combien peu ont été intéressés par le présent, sympathiques à ce qui changeait et se transformait sous leurs yeux, à ce qu’apportait avec lui de nouveau par exemple le chemin de fer. Cela, il n’y a eu que les économistes et les socialistes pour essayer de le dire tant bien que mal dans leur patois, et personne n’a compris, (sauf Whitman) ces frères sur toute la planète qu’on mettait à notre disposition. L’œuvre de Balzac n’est qu’une espèce d’énorme Goetterdaemmerung , la Grandeur et la Décadence du Passé, toutes les manières dont une société s’y prend pour finir et le futur n’est représenté que par son appariteur en deuil, l’homme de loi. L’œuvre de Flaubert est partagée entre la fascination du passé et une vision haineuse du présent, aussi basse qu’elle est sotte. Toute l’occupation des réalistes, transposant, dans la littérature la méchanceté des commères de village, est une minutieuse...

Les petits instruments

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Piété de l'orgue

Mon professeur de violon s’appelait Madame Baudier (je crois que je n’ai jamais su son prénom). Elle habitait une petite maison niçoise, avec un jardin, au sommet de la colline Saint-Philippe, à l’emplacement de l’actuelle faculté de droit, et elle était calviniste. Elle fréquentait l'église baptiste de la rue Vernier et, un jour, elle m’a invité à jouer du violon en duo avec elle pendant un office. Plus tard, quand j’ai abandonné l'étude du violon, je me suis passionné pour l’œuvre de Francis Ponge dont le hasard voulait qu’il fût issu d’une famille calviniste, lui aussi, et, dans les mêmes années, je me suis passionné pour le piano de Glenn Gould, qui était issu d’une famille presbytérienne, c’est-à-dire calviniste, lui aussi. Et depuis, je dis toujours que je suis un catholique à tendance calviniste. Non pas vraiment “le dernier puritain” mais presque. Très tôt, je me suis intéressé au jazz. J’ai créé un petit groupe d’amateurs de jazz, au lycée du Parc Impérial, quand j’ava...

Le pitre

Le violon quelquefois fait le pitre. Et il est toujours un peu gênant, pour moi, de le voir faire le pitre.  C’est pour moi un souci. J’ai appris le violon parce qu’il fallait que je fasse de la musique. Une dame venait donner des cours de solfège gratuits, le soir, à l'école Vernier où j'étais élève, et comme pour d’autres, elle a proposé un jour à mes parents de me donner aussi des leçons de violon. Cela se ferait chez elle et il faudrait payer un peu. Mon père a hésité, il aurait préféré que ce soit de l'accordéon, mais ma mère a insisté. C’est à elle que je dois mon prénom. Appeler Christian, à Alger, en 1951, un garçon au patronyme napolitain, cela aurait pu être un motif de divorce. Dans la lignée de mon père, j’aurais dû m’appeler Paul (Paolino), qui était le prénom de mon grand-père et qui reste mon deuxième prénom. Mais elle ne tenait pas à ce que je m’inscrive trop étroitement dans cette lignée. Elle avait ses raisons, on devine lesquelles si on est familier, par ...

Écoutez, les enfants!

J’ai toujours été fasciné par les accompagnateurs et les choristes. Maintenant, je sais pourquoi. Fasciné et puissamment ému. Maintenant, je sais pourquoi. Au premier rang, depuis l’enfance, par les choristes qui répondent à Ray Charles sur What’d I Say ? À l’époque, nous ne savions pas leurs noms, nous n’avions pas le Web et encore moins l’IA pour les interroger. Hors les petits cercles de spécialistes, ces artistes étaient des anonymes. J’ai demandé à ChatGPT de me décrire l’introduction de What'd I Say que Ray Charles joue au piano. Il propose ceci: “C’est un motif rythmique et hypnotique joué au piano électrique Wurlitzer, construit sur un ostinato de douze mesures au groove syncopé. Ray Charles y martèle des accords brisés en croches, presque comme une percussion, créant une tension joyeuse et irrésistible qui annonce le feu à venir.” Je trouve cela très bien. Je ne ne suis pas assez connaisseur pour juger si tout est exact, au plus précis, mais je prends. Et maintenant, po...

Lucevan le stelle

Votre rapport à la musique reposait sur le choix d’un instrument et l'héritage d’un répertoire. Vous aviez appris la musique sans apprendre les notes, “à l'oreille”, disiez-vous, ce qui voulait dire aussi bien à la vue. “Montre-moi les accords”, disiez-vous à un oncle ou à un cousin qui vous servait d’exemple, la guitare à la main. Et il vous montrait les accords d’une chanson, que vous reproduisiez après lui, un à un, en posant bien les doigts, et qu’ensuite il faudrait enchaîner. Les plus habiles d’entre vous finissaient par savoir jouer de deux instruments — guitare et mandoline — mais le répertoire restait le même, hérité du pays que vous aviez perdu. Les paroles des chansons étaient en napolitain — une langue que vous finissiez par ne plus savoir que par les chansons. Il y avait eu l’exil de Salerne à Alger. Puis, une génération après, l’exil d’Alger à Nice. L'opéra faisait le lien entre la musique savante et la musique populaire. La question était “Connais-tu O Sole M...

L'âme du violon

Le père de Catherine Certitude (dans Catherine Certitude de Patrick Modiano et Sempé, 1988) déclare à la fillette que son propre père, quand il est arrivé à Paris, gare du Nord, a décidé de rester dans ce quartier, et il ajoute: “Il pensait qu’il fallait habiter dans ce quartier parce que c’était un quartier de gares. Et que si l’on voulait partir, c’était plus pratique…” Le grand-père de Catherine Certitude aurait pu être violoniste. D’ailleurs, peut-être l’était-il. Le violon est un instrument léger, qu’on peut emporter partout avec soi, à la différence du piano, son grand rival et son grand complice. Et cette légèreté fait que son destin (ou son âme) se divise en deux branches (ou deux histoires), très différentes mais qui ont des liens étroits. D’un côté, nous avons le violon des saltimbanques et, de l’autre, celui des officiers. Celui des saltimbanques d’abord. Il y a bien des années, j’ai vu un documentaire sur l’Allemagne nazie et dans ce documentaire, on racontait une histoire...

Questions de styles

Les instruments de musique sont comme les acteurs au cinéma, qui changent de rôle, qui changent de personnage selon les films, mais qui, en même temps, apportent chaque fois ce qu’ils sont: à la fois leur physique, leur voix, leur style personnels, et la mémoire des rôles qu’ils ont joués dans d’autres films.  Quand vous voyez Marilyn Monroe dans Les Désaxés ( The Misfits , 1961), c’est bien elle que vous voyez et pas une autre, en même temps que vous pouvez vous souvenir du petit rôle qu’elle jouait, onze ans auparavant, dans Quand la ville dort ( Asphalt Jungle , 1950) du même John Huston. Et quand vous écoutez le saxophone de Wayne Shorter, il vous rappelle celui de John Coltrane et, avant lui, celui de Charlie Parker. Et vous pouvez aimer ou ne pas aimer Marilyn Monroe, comme vous pouvez l’aimer dans le rôle qu’elle joue ici et pas dans celui qu’elle joue là. Et pareil pour le saxophone, qui est toujours le même dans les mains des artistes qui en jouent tour à tour. J’essaie ...

Bach au service

Je me souviens que je me disais, quand j'étais enfant, que la musique de Bach était écrite pour faire sonner les instruments, pour exalter leurs caractères respectifs, pour en montrer toutes les possibilités, toute la profondeur et toute la souplesse, toute la force et toute l’agilité. Que cette musique était en quelque sorte au service des instruments, qu’elle avait pour but de leur rendre hommage. De célébrer et illustrer leurs vertus. Et je me disais bien déjà que cette idée devait être un peu courte, qu’il ne fallait pas la dire, que ma chère professeure qui m’initiait à cette musique ne l’aurait pas approuvée, qu’elle l’aurait trouvée un peu choquante, un peu iconoclaste. Aussi, je la taisais, et il m’aura fallu attendre aujourd'hui, à l'âge que j’ai, pour oser l'avouer. Qu’est-ce que je connaissais alors de la musique de Bach? Pas grand chose. À coup sûr, les Sonates et Suites pour violon et violoncelle seuls, et le Magnificat . Peut-être aussi un peu du répertoi...

La musique tient au Réel

Il se passe en musique quelque chose de très différent de ce qu’il se passe en poésie. Un poème, même bref (disons un sonnet), n’existe que dans son déroulement, comme un tout. Il faut l’avoir lu dans son entier pour savoir si on l’aime ou si on ne l’aime pas. Ou ce peut être un seul vers ou deux, mais même un seul vers se déroule dans le temps, pour la bonne raison que la parole elle-même se déroule dans le temps. Tandis que, dans la musique classique (savante et populaire), il n’en va pas de même. Celle-ci se déroule dans le temps, et c’est alors ce qu’on appelle la mélodie, qui s’étudie dans les conservatoires au titre du contrepoint, mais elle existe aussi dans l’instantanéité de son harmonie, c’est-à-dire dans la dimension verticale (synchronique) de sa tonalité (ou de sa modalité, s’il s’agit de musique modale). Il suffit à un Espagnol d’entendre un seul accord de guitare pour savoir qu’il est chez lui et en frémir de la tête aux pieds. Je parle du mode phrygien qui est une gamm...

La musique comme une danse

La musique instrumentale est une danse, un exercice corporel qui produit des sons, et qui se propose à l'écoute davantage qu’à la vue. Je pense au violoncelle des Suites de Bach, comme au piano de Thelonious Monk. D’abord.  Une danse qui n’engage pas de déplacements sur le sol, qui ne concerne pas d’abord les jambes mais les bras et les doigts. Les terminaisons supérieures, comme ce qu’on voit des arbres dans le ciel.  Une exultation, exaltation du corps dans ses parties supérieures. Encore que. On voit Thelonious qui se lève de son piano, quand il laisse la place aux solos de ses comparses, et qui danse. En marchant sur place, en se balançant sur ses pieds comme un ours. Et Rhoda Scott ne joue de l’orgue que les pieds nus.  On entend l’enregistrement sonore des mouvements du corps. Des épaules, des bras et des doigts au bout des mains coordonnés. Pour d’autres instruments, ce sera la bouche et les poumons. Leur force, leur puissance vitale et leur précision à la fois. Le...

Sériel (12-18)

12 - Mes écrits rencontrent quelques lecteurs. Le blog dépasse souvent les deux cents impressions journalières (476 hier). J’en suis heureux, mais ces visiteurs restent très peu nombreux à s'intéresser au dispositif dans son ensemble, au Projet Nice-Nord, à l’œuvre en construction dans son format numérique. Deux lecteurs seulement ont demandé l’accès aux galeries souterraines où je stocke l’uranium enrichi . 13 - Les présentations que Jacques-Alain Miller fait du “dernier enseignement” et du “tout dernier enseignement” de Jacques Lacan sont claires et stimulantes, mais je crains qu’elles masquent, aux yeux d’une partie du public, ce qui reste constant dans la pratique de la psychanalyse. Freud invente un dispositif et il y adjoint une règle qui est celle de “libre association”. Ensuite, il essaie de comprendre ce qui s’y joue, pourquoi ça marche, et les enseignements qu’il en tire évoluent au fil du temps. Lacan ne fait rien d’autre que poursuivre la démarche d’élucidation, et les ...

Sériel (1-11)

1 - À côté de musiques conçues pour être écoutées par des gens assis, d’autres sont conçues depuis toujours pour faire danser, aussi bien l’aristocratie viennoise, si on songe aux valses de Johann Strauss, que le bon peuple comme celui des bals d’Hussein-Dey. Une troisième fonction dont seuls les spécialistes semblent garder la mémoire: celle des musiques conçues pour être jouées par des amateurs, en famille, entre amis, dans les salons. Catégorie abondamment illustrée par Mozart.  2 - La maison de Castellane que j'évoque dans Gisèle (dans Mon cœur qui bat ) a bien existé au fond de son parc, et il est vrai que j’y ai passé un mois d’août avec mes parents et ma petite sœur quand j’avais dix ans. L’ai-je revue à l’occasion des brefs passages que j’ai faits à Castellane pendant ma vie d’adulte? Je n’en suis pas certain. Et existe-t-elle encore? Il faudrait que j’aille vérifier. Le fait est qu’elle a continué d’exister dans mon souvenir, sans doute dans mes rêves. Avec une insistance...

Le mi-dire de Hugo et Baudelaire

J’ai lu Les Fleurs du mal quand j'étais très jeune. Pas toutes les Fleurs du mal mais dans Les Fleurs du mal quelques textes qui me fascinaient et que je relisais jusqu’à les savoir par cœur. La Servante au grand cœur occupait, dans ce petit nombre, une place de choix. Et la lecture que j’en faisais alors est restée celle que je fais aujourd'hui encore. À une nuance près, mais très paradoxale. On a souvent qualifié le poème en question de “romanesque”, et en effet j’avais le sentiment de lire un chapitre d’un roman de Zola, d'être plongé dans un imaginaire plein de délices décadents, proche de celui que je devais reconnaître, quelques années plus tard, dans les nouvelles de Barbey d’Aurevilly. L’histoire qu’il racontait — ou qu’il évoquait seulement, sans tout nous dire, ce qui lui donnait encore plus de force — m'intéressait au moins autant que la beauté déchirante des vers. Or, que disait-elle? Dans mon esprit, il ne faisait pas de doute qu’il s’agissait d’un dand...

Pour une langue créole ?

Jean-Luc Mélenchon veut débaptiser le français pour l’intituler "langue créole". Je passerai sur les accents haineux que contient son article, qui sont dans sa manière, et qui suffisent à disqualifier sa proposition. Je note plutôt que des socio-linguistes universitaires (payés par l’université de leur pays, pas un autre) volent déjà à son secours. Rien d’étonnant à cela puisque ceux-ci lui préparent le terrain depuis plusieurs décennies, exerçant leur influence délétère sur la Commission des programmes et sur toute la hiérarchie de l'institution scolaire, dans le but qu’on renonce à enseigner la langue. Je voudrais répondre sur le fond. En déclarant d’abord que la linguistique n’a rien à voir dans cette affaire. Qu’elle n’a rien à répondre à l'idée baroque du tribun. Qu’il ne lui appartient pas de la réfuter, dans la mesure où il ne lui revient pas de dire ce qui est bien d’une langue (ici, le français) ou ce qui n’en est pas. Tout ce que peut dire la linguistique c’...

La dictée préparée

Pour qu’une tradition se perpétue, il ne suffit pas de lui être fidèle, il faut sans cesse la mettre à jour. La nettoyer, l'améliorer. On ne joue pas aujourd'hui la musique baroque comme on la jouait il y a cinquante ans. On le fait mieux. La dictée préparée est un exercice scolaire dont on parle depuis un bon demi-siècle, tandis que sa pratique, à ma connaissance au moins, est restée marginale. Aucun texte officiel ne l’interdit. Pour autant, les professeurs d’école semblent partagés en deux camps: les conservateurs, qui ne veulent rien lâcher sur l’exigence de la dictée traditionnelle, et les modernistes, qui préfèrent demander à leurs élèves de produire leurs propres textes. Aux modernistes, il est permis de rappeler que la dictée permet aux élèves d’apprendre la langue, non pas seulement dans leurs familles (qui toutes, faut-il le dire, n'usent pas d’une langue aussi riche) mais aussi dans des textes classiques, parmi lesquels les poèmes devraient occuper une place de c...

Dialogue amical avec Deleuze et Guattari

Deleuze et Guattari ont eu le mérite de s'intéresser à la nouvelle comme genre littéraire. On sait qu’ils lui consacrent le chapitre 8 de leur Mille plateaux . Je ne suis pourtant pas certain d'être d’accord avec le point d’où ils partent. Ils avancent, dès la première phrase, que la nouvelle reposerait sur la question de savoir “Qu’est-ce qui s’est passé?” , ce qui supposerait que l’essentiel consiste dans ce qui a déjà eu lieu à l'intérieur du monde de l’histoire que le récit, après coup, vient seulement relater. Mon idée est que la nouvelle repose plutôt sur celle de savoir “Qu’est-ce qu’il va se passer?”, c’est-à-dire qu’est-ce qu’il peut donc advenir, dans l’ordre du récit, dans le présent de son déroulement textuel, pour que celui-ci s'achève. Pour que tout ce que le récit contient s'ordonne enfin de façon à peu près satisfaisante, et pour qu’on ait affaire, en effet, à quelque chose comme une histoire. Et l’important n'est pas la façon plus ou moins spect...

À propos de Begin Again (New York Melody)

Je me suis souvenu de la phrase restée célèbre de Neil Armstrong en 1969, à propos du premier pas sur la lune. Il dit: “That's one small step for a man, one giant leap for mankind” . Elle m’est venue à l’esprit en revoyant, hier soir, New York Melody ( Begin Again ) de John Carney, sorti en 2013. J’admirais les tenues vestimentaires qu'arbore Keira Knightley dans ce film, et je les comparais à celles dont avait été affublée Brigitte Bardot dans les siens, en me disant que cette évolution de la mode féminine, qui s'était opérée en quelques décennies, marquait un progrès de l’humanité. Cette remarque ne procédait pas d’une réflexion théorique mais d’une impression qui s'imposait à moi, et qui me rendait heureux et fier. Je ne crois guère au progrès. Je serais bien en peine de dire dans quel autre domaine de l’activité humaine nous aurions progressé, dans la même période, d’un point de vue esthétique et moral. Je suis très amateur de la musique de Thom Yorke, par exemple,...

La lecture des apparences

Dans Un père venu d’Amérique (dans Arsène et Elvire ), je décris une scène à laquelle il m’a été donné d'assister. C'était dans les années où le téléphone portable existait déjà mais où il n’avait pas fini de s’imposer et où on trouvait encore des cabines téléphoniques dans les rues. Et c'était un dimanche de printemps, très clair, en fin d’après-midi, dans un quartier éloigné du centre-ville, à l’angle du boulevard François Grosso et du boulevard Tsarévitch. Une femme m’est apparue, traînant avec elle une valise à roulettes. Elle est entrée dans une cabine téléphonique qui se trouvait là et elle a eu, au téléphone, une assez longue conversation derrière les vitres. Je n’en ai bien sûr rien entendu, je la voyais de loin, de l'opposé du carrefour, les traits de son visage se dessinaient à peine, mais l’allure était celle d’une très jolie femme de quarante ans peut-être. Et cette scène m’a longtemps poursuivi. Dans la nouvelle que j’ai écrite bien des années plus tard, l...

Le spectacle du roman

L’histoire que pour le moment j’intitule Des lumières sur les collines , et dont j’ai publié les premières pages ici , au fur et à mesure que je les écrivais, en même temps que je les inventais, à présent je continue d’y travailler ailleurs, sur un blog dédié, l'idée étant de peaufiner le scénario avant d’écrire la suite, soit un dédoublement du travail d’écriture auquel je ne m'étais jamais livré jusqu'à présent et qui a toutes les chances de se solder par un échec. Depuis longtemps pourtant je défends la distinction que fait Aristote à propos de la rhétorique entre  L' inventio (invention, qui est l’art de trouver des arguments et des procédés pour convaincre).  La dispositio (disposition, qui est l’art d'exposer des arguments de manière ordonnée et efficace).  L' elocutio (élocution, qui est l’art de trouver des mots qui mettent en valeur les arguments, ce qu’on appelle aujourd’hui, de manière dangereusement restrictive “le style”, comme si le style ne rel...