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Articles

Affichage des articles du avril, 2025

26, rue Verdi

L’appartement paraît trop grand pour elle, une personne seule et fragile qui n’a pas eu le temps de s’y habituer, pas même celui d’y déballer toutes ses affaires. Les archives photographiques ont été déposées dans la pièce la plus grande, prévue pour servir de salon et dont la fenêtre donne sur la rue. Attenante au salon, elle aussi côté rue, une prétendue “chambre d’amis” où rien n’est à sa place, pas même le lit qu’on lui a livré, dont le matelas et le sommier restent emballés dans leurs linceuls de plastique transparent. Sa chambre s’ouvre à l’opposé de l'entrée, côté cours. À la différence des deux autres pièces, celle-ci est meublée sans qu’il y manque rien et avec goût. Enfin, attenante à la chambre, elle aussi côté cours, la cuisine. Côté rue, côté cours, comme le jour et la nuit. Comme deux mondes différents. Et la peur dans l’espace qui les sépare, qu’elle franchit la nuit, comme une somnambule, sans seulement allumer la lumière. Les archives photographiques sont restées e...

Sur le banc

Quelques jours plus tard, elle l’appelle de nouveau. Elle dit: — Daniel, j’ai un service à te demander. Est-ce que nous pourrions nous retrouver en ville?” Et, bien sûr, Daniel accepte sans demander davantage d’explications. En temps ordinaire, ils se seraient retrouvés chez elle, rue Parmentier, ou alors au Canastel, au bas du boulevard Gambetta. Le Canastel est un café, ou plutôt un glacier, que Daniel fréquentait déjà avec sa mère, quand il était enfant. Ils descendaient à la plage, depuis la rue Kosma, par le boulevard Gambetta, et le soir, en retournant chez eux, ils s'arrêtaient au Canastel pour manger une glace ou boire un lait frappé. Quand il a rencontré Cynthia, il a voulu lui faire connaître cet endroit. Ils y sont venus souvent, pour être seuls. Mais à présent, il ne peut plus être question qu’ils se retrouvent à l’appartement de la rue Parmentier, que Cynthia n’habite plus, qu’elle a vidé de tout ce qui lui appartenait, dont elle garde les clés mais qui représente pour...

Une autre piscine

Je ne connaissais pas Bertrand et Christine Jodelle, les parents de Cynthia. Je ne pouvais pas les connaître. Je n’avais pas assisté à la petite fête qu’ils avaient donnée dans leur villa de La Garde, autour de la piscine, à l’occasion de laquelle ils avaient annoncé les fiançailles de leur fille avec Laurent Basquié. Et Daniel ne pouvait pas me l’avoir racontée puisque lui-même n’était pas présent. Il en avait eu connaissance. Avant ou après, Cynthia lui en avait fait part. Alors qu’ils ne s'étaient plus revus depuis plusieurs semaines, elle l’avait appelé au téléphone pour qu’il en soit averti, pour que personne d’autre ne l’en informe avant elle. Et Daniel m’en avait parlé, un après-midi qu'il était venu chez moi. Qu’il me parlait du cinéma d’Éric Rohmer qu’il avait commencé à explorer sur ma recommandation, et dont il me disait qu’il commençait à comprendre, en effet, l'intérêt que j’y trouvais. Passant du coq à l'âne, en baissant les yeux, comme il a l’habitude de ...

Daniel, le retour

Daniel venait me voir l’après-midi. Il m’appelait le matin pour me demander si j'étais libre, si cela ne me dérangeait pas, et comme j'étais toujours libre, nous convenions d’une heure, après la sieste, et à l’heure dite il sonnait à ma porte, et nous avions alors deux heures à être ensemble, à converser comme deux vieux amis, au bout desquelles il s’en retournait chez lui, tandis que je m’en allais faire, de mon côté, ma promenade du soir. Quelques semaines avant le début de la crise sanitaire, il s'était réconcilié avec ses parents. Ceux-ci l’avaient convaincu d’accepter leur aide. Ils voulaient qu’il quitte son emploi de manutentionnaire au marché d'intérêt local pour reprendre ses études, ou, s’il ne voulait pas reprendre des études, qu’il ouvre un petit commerce dont ils financeraient l’installation. Et Daniel avait répondu que, s’inscrire à l'université, il n’en était pas question, mais un petit commerce, oui, pourquoi pas, et ils s'étaient étendus sur l...

D'un siècle à l'autre

Nous avions des discussions sérieuses en ce temps-là. Le printemps était précoce. Il inondait de soleil et de fleurs la colline du Parc Impérial où nous passions nos journées alentour du lycée, à circuler dans les petites rues qui se faufilaient entre les villas, la piscine à ciel ouvert et les courts de tennis, sans cesser de parler de choses que nous ne connaissions pas, mais dont le prestige nous attirait, ou qui nous effrayaient sans que nous osions le dire. Il était question de la guerre froide, de la bombe atomique, du Spoutnik, de Youri Gagarine qui effectue le premier vol habité autour de la Terre à bord de Vostok 1, de Cassius Clay qui remporte le championnat du monde des poids lourds face à Sonny Liston en 1964, de la relativité d’Einstein, de Brigitte Bardot, de Maurice Béjart et de Pierre Boulez. Aux murs de ma chambre il y avait un poster qui montrait Charlie Chaplin assis sur la marche d’un perron en compagnie d’un petit garçon visiblement aussi pauvre et malheureux que l...

Entre deux eaux

Karim et Daniel retournent ensemble à La Barque rouge. C’est en septembre. L’établissement est resté fermé pendant plusieurs semaines. On dit que les propriétaires étaient partis en voyage, comme chaque année au moment où, à Nice, les touristes affluent. Et, ce soir-là, quelques dizaines de personnes s’y retrouvent en habitués. Il y a là des étudiants, des journalistes, un ou deux professeurs de philosophie, peut-être aussi un romancier. Il fait chaud et le ciel est chargé de nuages. La météo annonce qu’il pleuvra au milieu de la nuit. Dans le programme de la soirée, il n’est plus question du petit jeune homme qui montrait des tours de prestidigitation. Que sera-t-il devenu? La chanteuse que tout le monde attend s’annonce à une heure avancée. Quand elle paraît sur scène, toujours sous un unique projecteur, on se demande ce qu’elle a pu faire de tout l'été, tant elle est pâle. Sa robe rouge flotte sur elle. Elle s’accroche des deux mains au micro. Ses jambes ne semblent pas la porte...

Un regard de reptile

Nous voyons bien davantage de choses que nous saurions le dire, bien plus que nous acceptons de voir. Le commissaire Langlois me parlait de l’inconnu du tramway, en même temps que nous pensions, l’un comme l’autre, à l’inconnu du môle dans lequel Karim croyait reconnaître l’assassin de son grand-père. Et, au détour d’une phrase, il m’a lancé: — Vous avez lu André Breton? Cette question m’a réveillé, comme un reproche. N’aurait-il pas été plus naturel que ce soit moi qui cite André Breton? Une phrase m’est revenue en écho, que le commissaire avait prononcée quelques instants auparavant. Il avait dit: “Et pourquoi, dans ce cas, dans le même esprit de recherche, tenir pour rien nos intuitions?” J’ai passé une bonne partie de ma vie à m’aveugler sur les choses réelles, celles dont on dit qu’elles vous “crèvent les yeux”. Et, dans les histoires que j’avais inventées, j’avais laissé trop peu de place aux “hasard objectif”, aux “illuminations”. Il aura fallu que le piéton de l’aube et que mes...

Les heures d'après

La version la plus ancienne de l’histoire daterait du début des années 50 aux États-Unis. Sylver Holmquist déclare l’avoir lue en 1964 ou 1965 à Austin, quand il était tout jeune professeur de littérature, dans une revue universitaire, mais il est incapable de dire de quand datait sa publication ni de quelle université il pouvait bien s’agir. Il ne se souvient pas du titre, seulement que c'était une courte nouvelle, de sept cents cinquante mots peut-être, dont le style pouvait être imité de J. D. Salinger et qui était signée des initiales CJ. Et dans son souvenir, elle racontait ceci: un garçon et une fille sont amoureux. Ils vivent leur relation au milieu de leurs camarades de lycée. On les accompagne dans deux ou trois activités ordinaires — dans les couloirs du lycée, une salle de cours, le parvis où on s'arrête et où on s'assoit sur les marches pour profiter du soleil, la piscine en plein air, le terrain de basket —, jusqu'à l’heure de la nuit où la jeune fille rega...

Daniel à son tour

Il y a quelques années encore, il m’arrivait de sortir le soir. Je travaillais beaucoup. Parfois, pour écrire une histoire de dix pages (deux-mille cinq cents mots), il me fallait trois heures d’une seule après-midi. J’en avais eu l'idée le matin, en me promenant dans les rues. J’avais commencé dans ma tête à composer des phrases. Je tenais la première, qui est la plus importante. Puis, j'étais rentré chez moi, je m’étais mis au travail et, trois heures plus tard, j'écrivais le dernier mot. C'était bouclé. Bien sûr, cette histoire, je la gardais encore quelques jours sous la main, question de pouvoir y apporter de minimes corrections, un mot à changer, une virgule à déplacer, mais je vivais tranquille, sachant que j’aurais pu l'envoyer aussitôt au responsable des pages littéraires de L'autre journal ou du New Yorker ,   qui l'aurait acceptée et qui m’aurait payé. D’autres fois, il me fallait des semaines. Bon, et il faut comprendre que, tout au long de ces ...

L'inconnu du tramway

Les étudiants se dirigeaient vers la sortie. La proviseure se tenait sur le seuil. Ils la saluaient au passage et, en retour, elle leur souhaitait d’agréables vacances. — Travaillez bien, révisez vos cours, mais aussi, respirez, bougez, profitez de la plage! J’ai compris alors que nous étions à la veille des vacances de Pâques, raison pour laquelle il ne restait que nous dans le bâtiment vaste et clos comme une forteresse. Avant d’arriver à la porte, certains de ces jeunes gens marquaient une pause devant le bureau où le commissaire les voyait défiler, et ils échangeaient quelques mots avec lui, de très près, en lui parlant presque à l’oreille. Le commissaire les écoutait. Il souriait, hochait la tête, et je l’ai vu, au moins une fois, glisser la main dans la poche intérieure de sa veste pour en extraire ce qui devait être une carte de visite.  Je m'étais levé de ma place, au dernier rang de la salle et, quand tous les étudiants sont partis, le commissaire a dit: — Monsieur Auroux,...

Caucade (à Pâques)

J’ai appelé le commissariat central. J’ai dit que c’était à propos de la disparition de Monsieur Bilal Cherifi. Que j’avais entendu un témoignage troublant dont je voulais faire part aux enquêteurs. On a noté mon nom et mon numéro de téléphone, et on m’a dit que quelqu'un ne tarderait pas à me rappeler. J’ai attendu deux jours puis mon téléphone a sonné. La même voix m’a dit que le commissaire Langlois souhaitait me rencontrer. Il serait, le lendemain, en fin d'après-midi, au lycée des Eucalyptus où il donnerait une conférence. Il m’invitait à le rejoindre là-bas. C'était un jour de grand soleil. L’air était frais. On y respirait le parfum de la neige signalée dans la montagne voisine. Nice est une ville de montagne bâtie au bord de la mer. Un parfum blanc, qui vous faisait tourner la tête, comme celui de l'éther, tandis que le ciel était pervenche. Je n’ai plus l'habitude des rendez-vous. Je passe des semaines entières sans aucun rendez-vous. Je suis parti de chez ...

Au sud de nulle part

Je commence à me dire que bientôt ils cesseront de me parler, mes petits personnages inventés, ceux d’ailleurs. J’en ai l’intuition. Je pourrai les retrouver alors dans ces pages que j'écris mais je ne pourrai rien y ajouter. Ils ne me parleront plus, ce sera trop tard, et quoi que j’aie pu écrire, ils resteront figés. Aussi, avant de raconter la fin, je voudrais ne rien négliger de leurs apparences, de leurs voix ni de leurs gestes, profiter d'eux tant qu’ils gravitent autour de moi. Leurs présences m’accompagnent. Je ne sors pas de chez moi sans avoir une chance de les retrouver. Il suffit d’un que j’aperçois de loin, au coin d’une rue. Nous sommes à la mi-avril et la pluie ne cesse pas. C’est une pluie lente et patiente qui s’en va fouir le fond de la terre pour réveiller les plantes et les petits animaux, qui fait panteler les feuillages des arbres et s'envoler les chouettes. Un café littéraire vient de s’ouvrir près de chez moi, à l'arrêt Valrose de la ligne du tra...

Avec le commissaire Langlois

Le commissaire Langlois leur inspirait confiance. Il ne les lâchait pas, il ne lâchait pas l’affaire, déclarait Karim, et il était difficile de savoir s’il le pensait vraiment ou s’il disait cela pour se rassurer. Il parlait à Daniel et pourtant, dans mon souvenir, il me semble qu’il s’adressait à moi. Je m’en souviens comme si Daniel, c'était moi, ou comme si, à un moment de ma vie, lorsque j’étais très jeune, j’avais été Daniel, encore qu’il est probable que je me vante, n’ayant jamais eu pour ma part le charme de ce garçon. Le commissaire Langlois sonnait au parlophone, le soir, comme après son travail, dans le moment où Karim était présent auprès de sa grand-mère. On était content de sa visite. On attendait chaque fois une nouvelle importante. Hélas, d'entrée de jeu, il annonçait: — Non, non, je regrette. Rien de précis encore, aucune piste sérieuse. Mais nous y travaillons. Leila lui proposait de s’asseoir et il s’asseyait. Il ôtait son imperméable quand c'était l’hive...

Dialogue sur les quais

Quand grand-père Bilal lui demande s’il connait une fille, que lui répond Karim? Peut-être qu’il est amoureux d’une seule qui s’appelle Cynthia et qui est la copine de son meilleur ami, et qu’elle ne le sait pas. Mais peut-être lui fait-il une toute autre réponse, ou peut-être ne lui répond-il pas. C’est le soir, quand grand-mère Leila demande à Karim de ramener son grand-père de l’endroit où il pêche, derrière le môle. Ils reviennent par le quai Lunel. Ils ont devant eux tout le temps qu’il faut pour faire le tour du bassin du Commerce. Et c’est alors qu’ils se parlent, quand grand-mère Leila n’est pas là pour les voir ni les entendre. Ils marchent tout près l’un de l’autre, ils se parlent à l’oreille, sans se regarder. Maintenant, c’est Karim qui interroge. Il dit: — Que faisais-tu en Italie, pendant la guerre? — Je suis devenu apprenti marbrier à Alger. Mon patron était italien, c’est lui qui m’a envoyé à Massa Carrara où il avait un frère. J’ai travaillé pour ce frère, puis il a ét...

Le jacquemart de l'aube

J’ai revu le bonhomme de l’aube qui passe sous mon balcon. Il devait être 04:15, il est maintenant 04:26 et je me suis recouché. Encore une fois, je me suis réveillé spontanément et, pour voir s’il avait plu, s’il pleuvait encore, je suis sorti sur mon balcon, et là je l’ai vu tourner au coin de la rue et passer sans me voir sous ce que je considère comme ma loge d'opéra. Il marche vite. D’un pas puissant et résolu. Il est petit. En marchant, il regarde sa montre, ce qui veut dire qu’il se rend à son travail. Le temps qu’il reste visible du haut de mon balcon ne peut pas dépasser trois minutes, aussi n’est-il pas surprenant que je le voie si souvent? Qu’il m'apparaisse si souvent? Que la rencontre ait lieu? Une improbable coïncidence qui s'opère comme si j’avais attendu longtemps, debout dans ma loge, pour être sûr de ne pas le manquer. Ou, au contraire, comme si c'était lui qui avait longtemps attendu que j’apparaisse pour sortir soudain des coulisses, côté cour, et s...

Le génie des lieux

J'hésite à retourner dans ces lieux. Il faudra que je me décide à le faire, pour relever des noms de rues. Peut-être faire des photos. Je remarque que mes personnages sont des fantômes, qu’ils n’existent pas, qu’ils sont inventés, tandis que les lieux existent bien. On peut les retrouver sur le plan de la ville, on peut s’y rendre. N’est-ce pas curieux? Les lieux ne sont pas des rêves, on dirait plutôt que ce sont eux qui rêvent. Que les personnages inventés sont les rêves ou les inventions des lieux. Et dans les lieux que je cite, pouvait-il se produire d’autres événements, se raconter d'autres histoires, avec d’autres personnages que ceux que je devine et qui s’animent sous mes yeux comme de petites marionnettes dans un théâtre itinérant? Voilà ma question. On raconte que Michelangelo Antonioni, quand il tourne Blow Up , fait recouvrir la pelouse de Maryon Park d’une épaisse couche de peinture verte. Bien sûr, il fallait qu’elle soit d’un beau vert, cette pelouse, un vert pre...

L'inconnu du môle

Puis il arrive que Karim le voie. — Que tu voies qui? Que tu voies quoi? l’interroge Daniel. Ils ont dîné chez Cynthia, rue Parmentier, puis celle-ci a dit qu’elle devait travailler, un examen qui approchait, et elle est allée s’installer sur sa chaise longue, dans la pièce d’à côté, avec ses livres et son MacBook, peut-être aussi avec ses écouteurs aux oreilles, et les garçons ont commencé par débarrasser la table et faire la vaisselle, ils ont même balayé le sol, puis, une fois que tout était aussi propre que possible dans ce vieil appartement un peu délabré, où les peintures étaient à refaire, où les tommettes rouges se décollaient du sol, ils se sont approchés de la fenêtre ouverte pour fumer des cigarettes. L’air tranquille de la nuit, on était en octobre mais les journées ensoleillées étaient encore très douces. Et c’est alors que Karim a dit qu’il l’avait vu. — Mais de qui parles-tu? lui a répondu Daniel. — D’un type, d’un inconnu que j’avais remarqué au moins deux fois avant la...

À l'automne

Ils étaient assis sur la terrasse en bois, au bas de la piste. Ils buvaient du café au lait. Ils s'étaient levés tard, ils avaient mangé des omelettes, debout dans la cuisine, et maintenant ils regardaient le ciel en se demandant s’il annonçait la pluie. — Tu retournes travailler au marché? a dit Benoît. Tu retournes décharger des légumes? Il y avait un peu de moquerie dans sa voix, mais Daniel avait la tête ailleurs. Il ne le regardait pas. Il a dit: — Oui, je crois. Mais je ne suis pas sûr. Je n’ai pas décidé. Benoît ne voulait pas lui faire de peine, il aimait bien ce garçon de cinq ou six ans plus jeune que lui, qui le faisait sourire. Il a repris sur un autre ton. — Ce ne doit pas être un travail facile? — Non, a répondu Daniel. Mais assez bien payé. Et puis, je ne suis pas obligé d’y être tous les jours. Je leur dis que je suis étudiant. Ils me payent à la journée. — Je comprends. Ils se sont tus. En septembre, les stations de sport d’hiver ont un drôle d’air. L'été, elle...