Mon professeur de violon s’appelait Madame Baudier (je crois que je n’ai jamais su son prénom). Elle habitait une petite maison niçoise, avec un jardin, au sommet de la colline Saint-Philippe, à l’emplacement de l’actuelle faculté de droit, et elle était calviniste. Elle fréquentait l'église baptiste de la rue Vernier et, un jour, elle m’a invité à jouer du violon en duo avec elle pendant un office. Plus tard, quand j’ai abandonné l'étude du violon, je me suis passionné pour l’œuvre de Francis Ponge dont le hasard voulait qu’il fût issu d’une famille calviniste, lui aussi, et, dans les mêmes années, je me suis passionné pour le piano de Glenn Gould, qui était issu d’une famille presbytérienne, c’est-à-dire calviniste, lui aussi. Et depuis, je dis toujours que je suis un catholique à tendance calviniste. Non pas vraiment “le dernier puritain” mais presque. Très tôt, je me suis intéressé au jazz. J’ai créé un petit groupe d’amateurs de jazz, au lycée du Parc Impérial, quand j’ava...
Christian Jacomino