Nous sommes en Bourgogne. Le Prince est assis dans l'herbe d'un pré en pente derrière son château. C'est l'heure de la sieste. Il est vêtu d'un costume en tweed et chaussé de mocassins sur des chaussettes à carreaux. Il est élégamment étendu dans l’herbe verte, appuyé sur un coude, une jambe pliée, derrière son château dont on ne voit qu'une muraille austère, occupé à lire dans un vieil in-octavo sans doute des vers latins ou les Pensées de Marc Aurèle. Louise et les enfants me suivent. Ils sont un peu effrayés à l'idée que j'ose ainsi déranger le prince, mais j’ai une toute petite question à lui poser et je m'avance vers lui pour lui demander si, par hasard, il aurait vu Hélène. Il me répond que non, puis jetant un coup d'œil derrière moi, il ajoute “Ce sont votre femme et vos enfants? Ils sont très charmants, dites-leur d'approcher, mais non je n’ai pas vu Hélène ni son père depuis plusieurs jours. Vous les connaissez donc?” Je lui réponds...
Christian Jacomino