1.
La première fois que je les ai vus, je n’ai pas pu m’empêcher de sourire. De toute évidence, un père et sa fille. Une femme d’âge mûr et son père dont elle prenait soin, qu’elle accompagnait dans la rue des Boers, par un beau matin d’hiver. Ils pouvaient revenir du Monoprix, tandis que je me dirigeais vers Gorbella. Mais qu’est-ce qui me faisait ainsi sourire, à peine de les voir? Si quelqu’un avait été là pour m’interroger (et je songe à la seule personne qui aurait pu le faire), j'aurais dit qu’ils me ressemblaient. Ou que nous nous ressemblions.
J’étais venu m’installer dans ce quartier après la mort de ma femme, quand j’ai décidé de vendre l’appartement que nous avions occupé et où elle avait souffert, et, dès les premières semaines, comme il m’arrivait de les rencontrer, j’ai compris que nous étions voisins, qu’ils habitaient à six numéros de chez moi, et de les voir apparaître, marchant ainsi bras dessus bras dessous, me donnait chaque fois la même envie de sourire, un peu comme quand une vieille chanson, que vous aviez oubliée, soudain vous revient à l’esprit.
Et une bonne année est passée avant qu'un soir, comme je parlais au téléphone avec ma cousine Léonie, je lui demande: “Tu sais si Ernest est toujours vivant?” À quoi elle m'a répondu d'une voix indignée et avec le bel accent caractéristique de notre communauté: “Bien sûr qu’il est vivant. Il habite même avec sa fille tout près de chez toi!”
Léonie habite à Toulouse où son fils enseigne au conservatoire, mais elle sait où j’habite, elle s’est enquis de mon adresse quand je lui ai annoncé que je déménageais, et elle connaît le quartier. Elle a habité Nice pendant la plus grande partie de sa vie, et c’est seulement quand elle a pris sa retraite qu'elle a voulu se rapprocher de son fils, ce qui ne l’empêche pas de se tenir informée de l’actualité des autres membres de la famille, et de partager avec eux les informations qu’elle recueille, ces personnes de tous âges formant autour d’elle une galaxie toujours plus dispersée et lointaine, au fur et à mesure que les années s'écoulent et que les plus vieux disparaissent.
Léonie connaît notre famille beaucoup mieux que moi, parce qu’elle a habité à Alger jusqu'au mois de juin 1962, je veux dire jusqu'à ce que les derniers Européens soient chassés du territoire de l’ancienne colonie, et aussi parce qu’ensuite, elle a gardé le contact avec chacun des nôtres, tandis que je me tenais à l'écart.
J’ai dit: “Je les vois souvent, ou lui tout seul, et un jour, comme je le trouvais bien beau, toujours bien mis, je me suis demandé si ce vieux monsieur, par hasard, ce n'était pas Ernest.
— Bien sûr que c’est Ernest! m'a-t-elle répondu. Tu sais que c’est ton cousin? Tu sais qu’il porte le même nom que toi? Il faut absolument que tu lui dises, la prochaine fois que tu le vois, que tu es le fils d’Albert. Il sera tellement content!”
Qu’Ernest portait le même nom que moi, je le savais, bien sûr, ou je l’avais su, encore que j’aurais été incapable de dire en quoi consistait au juste notre lien de parenté. J’aurais dit qu’Ernest De Luca était un cousin de mon père et de mon oncle Pascal, pas un cousin au premier degré, juste un membre du même clan napolitain, issu de pêcheurs de coraux qui s’étaient exilés à Alger dans les années 1900 pour échapper à la misère. En réalité, Ernest De Luca, je ne l’avais rencontré nommément qu’une fois, et c’était à la fin de l'été 62, lorsque j’avais onze ans.
Comme beaucoup d’autres, il avait attendu le tout dernier moment pour se résoudre à quitter l’Algérie. Et mon père et mon oncle Pascal, qui avaient pris les devants depuis beau temps déjà, s'étaient mis en quatre pour accueillir ceux qui, cet été-là, arrivaient en catastrophe, “une main devant et une main derrière”, comme on disait alors. L’enjeu principal était de trouver un logement pour chacun. Et mon souvenir n’est pas assez précis pour que je puisse l’affirmer, mais il me semble qu’ils n’étaient pas pour rien dans le fait qu’Ernest et sa famille avaient pu trouver refuge dans un appartement situé à Nice-Nord, aux confins de la ville. Et c'était là qu'un jour, nous leur avions rendu visite.
Nous nous étions déplacés en délégation, en fin d’une matinée de dimanche peut-être.
Ce fut une époque où je devais découvrir que mon père entretenait des rapports étroits avec quantité de personnes que, quant à moi, je ne connaissais ni d’Ève ni d’Adam. Et je n'étais pas certain de me réjouir de cette découverte. Je crois que mon sentiment aurait été différent si ces gens n’avaient été que des amis. Mais non, je devais admettre qu’ils étaient de ma famille, ou plus précisément qu’ils étaient de la famille de mon père, parce que ma mère, de son côté, ne semblait pas moins surprise que moi qu’ils fussent si nombreux, et qu’ils eussent les visages qu’ils avaient, les manières qu’ils montraient, l’accent qu’ils cultivaient, ou qu’ils ne cultivaient, qui n’était pas si différent de celui de mon père, en même temps qu’ils montraient de mon père des visages, des manières et des voix que j’aurais dites plus primitives.
C'était chaque fois comme si je découvrais des dinosaures dont, dans la chaîne de l’évolution animale, mon père aurait été issu. Et c'étaient chaque fois des visages, des manières et des voix que j’aurais dites plus frustes, plus grossières, plus archaïques, dont je n’aimais pas apprendre qu’ils pouvaient être aussi les miens.
Pour autant, ce jour-là, Ernest et les siens s’étaient montrés charmants.
Je crois que jusqu'alors je n'étais jamais monté si haut vers le nord de la ville. Après la place de L’horloge, au bas de l'avenue Jean Canavese, on tournait à droite dans une minuscule avenue du Lieutenant Émile Charpentier, qui semblait plutôt un chemin de campagne, et tout de suite au pied des collines où on cultivait encore les œillets dans des serres qui luisaient au soleil, on se retrouvait devant La Malibran, une résidence dont les bâtiments de béton, hauts de quatre étages, semblaient être sortis de terre pendant la nuit.
Pourquoi ai-je le sentiment que les appartements n’étaient pas encore tous occupés? Peut-être parce que, tandis que nous montions des escaliers, que nous traversions des couloirs, nos voix résonnaient dans le vide.
Ernest De Luca avait deux filles. À notre arrivée, les mères et leurs filles restèrent au salon — ou dans la pièce étroite, aux murs nus, qui tiendrait lieu de salon quand ils auraient fini de la meubler —, tandis qu’Ernest nous entraîna avec lui, nous autres garçons, à cuisine. Et là se déroula une scène étonnante dont le souvenir ne devait jamais me quitter.
Ernest fit deux choses à la fois: il prépara pour nous, sur son fourneau à gaz tout neuf, des aubergines à la napolitaine, qu’il appela des mulignane, un nom que je n’avais jamais entendu jusqu’alors mais que mon oncle et mon père semblaient bien connaître et qui avait le pouvoir de les réjouir, et, debout ainsi que nous devant la poêle où les aubergines coupées en lamelles étaient en train de frire, enduites de chapelure, baignées dans une huile d'olive où il avait fait revenir d’abord quelques gousses d’ail dont le parfum aigu inondait la pièce, sans quitter la poêle des yeux et comme s’il avait été tout à fait évident et même nécessaire qu'il procédât ainsi dans cette circonstance, comme s’il n’avait fait en cela qu'obéir à un rituel propitiatoire de caractère chamanique qu’il lui revenait en ce jour d'accomplir, il avait joué sur son violon une chanson de leur pays.
2.
Des mois ont passé, après ma conversation avec Léonie, sans que je revoie Ernest — ou, du moins, sans que je me souvienne de l’avoir vu, parce que maintenant, c’était une habitude. Je n'étais plus surpris de le rencontrer. Je savais qui il était, non seulement un voisin mais aussi un parent, qui portait le même nom que moi, qui avait bien connu mon père et mon oncle Pascal. Et, bien sûr, contrairement à la recommandation que m’avait faite Léonie, je n’avais pas trouvé utile de l’interrompre dans l’une de ses promenades.
Qu’aurais-je pu lui dire? Nous nous serions arrêtés au milieu d’un trottoir, et aussitôt que je me serais fait connaître, il n’aurait pas manqué de citer les noms de quantité d'autres cousins que je n’ai pas connus ou dont je ne me souviens pas. Et il m’aurait parlé de la ville où je suis né et où je ne suis jamais retourné, où je n’ai nulle intention de retourner un jour, et dont je ne garde qu’un tout petit nombre de souvenirs éblouissants mais incertains, comme des photos pâlies oubliées au fond d'un vieux tiroir.
Notre passé algérois n'était qu’une douleur, qu’une maladie de l’âme dont j’avais voulu me guérir et dont je m’étais guéri dès mon adolescence, à un âge où j’avais choisi d’autres engagements auxquels, depuis le temps, tant bien que mal, je tachais de demeurer fidèle.
Et puis, il est arrivé que je l'aperçoive derrière une vitrine. C'était celle du bureau d'accueil d’un garage situé dans la rue de la Gare du Sud devant lequel je passais chaque jour. Et d'abord, je ne me suis pas arrêté, j’avais à faire ailleurs, mais très vite je suis revenu sur mes pas. Quelque chose m'intriguait dans ce que j’avais vu.
Ernest était assis à une table, devant une tasse de café et il était en train de lire le journal. C'était là une image banale, et pourtant, à y regarder de près, à mieux y réfléchir, elle m’a paru loufoque.
Car si ce bureau d’accueil était meublé de trois ou quatre petites tables, et si, sur ces tables, il arrivait qu'on servît un café, comme je le voyais là, ce ne pouvait être qu’à l’intention de clients venus apporter leurs voitures et qui attendaient qu’elles soient réparées pour repartir avec. Or, Ernest me paraissait trop vieux et bien trop fragile pour s’asseoir encore au volant d’une voiture et la ramener chez lui.
Pour autant, il paraissait en paix et d’abord je n’ai pas cherché à en savoir davantage.
Je suis allé m’installer à la cafétéria Malongo, à quelques pas de là, où, chaque matin, je passe un long moment à lire et à répondre aux quelques courriers électroniques que je reçois. Et, ce jour-là, j’avais reçu un message d’un étudiant devenu professeur à son tour, qui évoquait un concept qu’il venait de découvrir et qui avait cours dans le domaine du cinéma.
Mon correspondant était un philosophe, je n’avais jamais imaginé jusqu'alors qu’il puisse s'intéresser sérieusement au cinéma. Mais, après tout, beaucoup de philosophes se sont intéressés sérieusement au cinéma, et son propos me donnait à penser qu’il préparait peut-être un ouvrage de sémiologie sur le sujet, ou peut-être un article de presse.
Avez-vous jamais entendu parler du MacGuffin? m’écrivait-il. Cela ressemble à un joke, d’autant que c’est Alfred Hitchcock qui l’a mis au goût du jour. Celui-ci le définit dans une conférence qu’il donne en 1939 à l'université Columbia. Il déclare alors: “Au studio, nous appelons ça le MacGuffin. C'est l'élément moteur qui apparaît dans n'importe quel scénario. Dans les histoires de voleurs c'est presque toujours le collier, et dans les histoires d'espionnage, c'est fatalement le document.”
Plus loin, il écrivait, et c’est mon lot, après avoir beaucoup enseigné et maintenant que je suis à la retraite, de recevoir des courriers de ce genre: Hitchcock revient sur le sujet dans le long entretien qu’il accorde à François Truffaut bien des années plus tard. Pour mieux se faire comprendre, ou seulement pour rire, il raconte alors l’anecdote suivante: “Deux voyageurs se trouvent dans un train allant de Londres à Édimbourg. L'un dit à l'autre: ”Excusez-moi, monsieur, mais qu'est-ce que ce paquet à l'aspect bizarre que vous avez placé dans le filet au-dessus de votre tête? — Ah ça, c'est un MacGuffin. — Qu'est-ce que c'est un MacGuffin? — Eh bien, c'est un appareil pour attraper les lions dans les montagnes d'Écosse — Mais, pardonnez-moi, on ne trouve pas de lions dans les montagnes d'Écosse. — Dans ce cas, lui répond l’autre, ce n'est pas un MacGuffin”.
J’avoue n'être pas allé plus loin, après cela, dans la lecture de ce courrier qui était fort long, parce qu’un souvenir m’est alors revenu à l’esprit. Il concernait ma première rencontre avec le cousin Ernest, celle que je viens de raconter. Nous sommes donc encore dans la cuisine de son tout neuf appartement niçois, devant les mulignane en train de frire. Ernest a fini de jouer je ne sais plus quelle chanson napolitaine — peut-être O Sole Mio, peut-être Torna a Surriento, peut-être une autre. Nous y applaudissons comme il se doit, quand mon père ose alors me pousser en avant et déclarer que moi aussi, je suis un violoniste. On imagine ma confusion. Un violoniste, quand j’en suis à peine à commencer l'étude de cet instrument difficile, et que mon archet ne sait faire mieux que grincer sur les cordes! Et la réaction d’Ernest ne se fait pas attendre. Aussitôt il insiste pour mettre son instrument et son archet entre mes mains afin qu’à mon tour j’en tire quelques notes. Et, bien sûr, ce violon est trop grand pour moi. Et bien sûr mon archet se montre maladroit. Mais les trois hommes qui forment mon public ne m’en félicitent pas moins en me pinçant les joues.
Et puis d’autres images ont éclos à la suite.
Ernest avait ouvert un salon de coiffure sur le boulevard Gorbella, et c’était dans ce salon que les hommes de ma famille allaient désormais se faire couper les cheveux. Pourquoi mon père ne m’y emmenait-il pas? Ma mère devait sans doute m’avoir trouvé un autre coiffeur, pas né en Algérie. Mais, à son retour, il nous racontait combien Ernest était habile avec ses ciseaux, et comment il se débrouillait pour joindre l’utile à l'agréable. Si bien que, pendant des années, je ne suis pas passé devant sa vitrine sans songer que j’avais là un vieux cousin, petit et maigre, avec une tête de fouine, qui jouait du violon dans le dos de ses clients, en leur souriant dans la glace devant laquelle ils se trouvaient assis. Comme aurait fait un ange!
Alors, j’ai glissé dans ma poche mon téléphone sur lequel je lis aussi bien que j'écris, et je suis retourné voir où Ernest en était à présent dans la vitrine du garage.
3.
Ernest n’avait pas changé de place derrière la vitrine, mais cette fois un homme et une femme étaient debout devant lui et ils lui parlaient. Je ne pouvais pas entendre ce qu’ils lui disaient, mais ils semblaient soucieux et Ernest ne les regardait pas.
Il tenait son journal entre les mains, il semblait agrippé à lui mais il regardait dans le vide, le front baissé, l’air penaud, comme un écolier auquel le professeur vient faire une remarque, s'offusquant d’une faute légère qu’il a commise, d’une absence, d’un devoir qu’il n’aurait pas rendu, sans élever la voix. Sans montrer de colère. J’ai cru comprendre alors le sens du tableau que j’avais sous les yeux. Je suis entré. J’ai dit que je connaissais ce monsieur, que j'étais son voisin, et je n’ai pas eu besoin d’en dire davantage.
D’un ton tranquille, précautionneux, en le regardant toujours, la femme m’a répondu qu’il était là depuis l’ouverture, et que d’abord ils avaient cru qu’il attendait quelqu’un d’occupé à côté, dans un hangar technique, avec les mécaniciens, mais qu’ensuite ils avaient compris qu’il était seul.
“Alors, nous lui avons demandé si nous pouvions faire quelque chose à son service, mais il n’a pas su nous répondre, ni même nous dire son nom et où il habitait.”
Je les ai remerciés. Je l’ai fait sans réfléchir. Puis, je leur ai dit son nom, sans préciser que c'était le lien aussi, et qu’il m'était facile de le ramener chez lui. Ils ont hésité, ils ont échangé un regard, puis ils ont accepté.
“Nous vous faisons confiance”, a dit la femme.
Et aussitôt que j’ai tendu la main, Ernest a posé la sienne sur mon bras, il s’est levé en silence et nous sommes partis.
Il marchait lentement, toujours sans parler ni lâcher mon bras. Il était maigre, légèrement voûté, avec toujours le même visage pâle, comme décoloré, les yeux gris et des traits de fouine.
Nous sommes allés ainsi jusqu'à la station de tramway la plus proche, celle qui se trouve sur la place du marché. Nous n’avons pas eu longtemps à attendre. Nous sommes montés dans une rame qui était à peu près vide, et nous l’avons quittée, trois stations plus loin, à celle de Gorbella.
J’ai sonné à l'interphone. Une voix de femme m’a répondu. J’ai dit que j'étais avec son père. J’ai demandé qu’elle m’indique l'étage, puis nous avons pris l’ascenseur. Il restait muet, il ne me regardait pas. Celle qui nous attendait était sur le pallier.
J’ai dit: “Je crois que votre père était un peu perdu. Et je me suis permis de le raccompagner.
— Oh, oui, c’est aimable à vous!” m’a-t-elle répondu.
Elle a posé les deux mains sur son bras. Elle l’a embrassé. Elle paraissait émue. J'étais sur le point de repartir mais il fallait qu’elle sache. Elle m’a interrogé: “C’est lui qui vous a dit notre adresse?”
J’ai dû sourire. J’ai répondu: “Non, mais il se trouve que je suis votre voisin. Je vous vois souvent ensemble. Vous devez me voir aussi. Et puis, pour tout vous dire, je suis aussi votre cousin.”
Elle a été surprise: “Notre cousin?
— Oui, nous portons le même nom. Nous venons du même pays. Je vous expliquerai un jour, si vous le voulez bien. Mais je crois que maintenant votre père a besoin de vous.
— Bien sûr, mais vous pouvez entrer un moment, s'il vous plaît! Vous ne me dérangez pas!”
La porte de leur appartement était ouverte derrière elle. Un salon lumineux. Des meubles modernes, lustrés, sans un grain de poussière. Je crois que j’y cherchais des yeux un objet que je n’y trouvais pas.
J’ai dit: “Non, je vous assure, nous aurons tout le temps de nous revoir. Je viendrai sonner à l'interphone. Croyez-moi! Je sais même que vous étiez professeure de mathématiques. Quand nous étions petits, la famille était très fière de vous.”
Le vieillard était entre elle et moi. Il paraissait plus perdu que jamais. Puis soudain, il s’est tourné vers elle et il a dit: “Mais oui, tu sais, c’est le fils d’Albert! Tu ne te souviens pas?”
Après quoi, aussitôt, il s’est tourné vers moi et il a dit: “Et le violon, tu joues toujours du violon?”
Ce jour-là, nous ne pouvions pas en dire ni entendre davantage. Mais elle s’appelle Yolande et depuis, il arrive qu'on se voie.
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