J’ai annoncé à mes enfants que je ne retournerais pas à notre appartement de la rue Verdi, que je ne m'en sentais pas le courage. Je ne leur ai pas dit que j’avais essayé. C'était une histoire étrange dont je ne voulais parler à personne. Une nuit, je me suis réveillé dans ma chambre de la rue Dabray, j’avais dû rêver et, encore que ce rêve s'était effacé, je savais qu’il me fallait retourner à la rue Verdi, comme si Louise pouvait y être encore, comme si elle pouvait y être revenue et qu’elle m’y attendait. Le rêve m’avait dit qu’elle avait besoin de moi, d’une aide que j'étais seul en mesure de lui apporter. Comme si, par un étrange sortilège, elle avait pu être transportée de sa tombe à notre ancien appartement, et que cet appartement était pour elle comme une prison dont il fallait que je la délivre. Dans la chambre commune où elle avait souffert, elle était de nouveau mourante, couchée sur notre lit, et elle le resterait sans espoir à présent que la mort la délivre...