Je lui ai demandé où il avait appris à aimer cette musique. Il a semblé ne pas comprendre ma question. Nous étions assis sur des cartons, à l’abri de la pluie, sous les hangars du centre commercial.
La façade de verre borde l’avenue principale, où la foule des piétons est nombreuse à circuler à toutes les heures du jour, mais, quand la nuit tombe, les lumières s'éteignent, les portes se ferment, les alarmes sont mises, tandis qu’à l’arrière, les hangars restent ouverts dans l’attente de camions venus parfois de loin, qu’il faut décharger avant qu’ils ne repartent.
Combien de nuits ai-je passées près de lui à attendre l'arrivée des camions, puis à les décharger, puis à essayer de dormir un peu avant que d'autres n'arrivent? Ils venaient des pays du nord le plus souvent, où les routes sont enneigées, où les ciels sont traversés d'orages, où les forêts sont immenses. Avec les chauffeurs, nous nous comprenions par gestes. Ils nous demandaient où trouver quelque chose à manger, mais surtout du café chaud et des cigarettes.
Nous étions devenus amis, quelque chose comme amis, il s’était habitué à moi, il me parlait. Et même il partageait avec moi les écouteurs de son téléphone, et ainsi nous écoutions ensemble de la musique.
C’étaient des symphonies de Gustav Mahler, uniquement des symphonies de Gustav Mahler, encore qu’il semblait ne pas connaître ce nom. J'étais surpris. Cette nuit-là, je lui ai demandé s’il lui arrivait d’écouter d’autres musiques.
— Quelle autre musique? m’a-t-il répondu.
De nouveau il ne comprenait pas le sens de ma question. Je lui ai cité les noms des Doors, de Janis Joplin, de Jimmy Hendrix, mais il semblait les entendre pour la première fois. Puis nous avons dormi avec les écouteurs aux oreilles, sans arrêter la musique.
Étais-je amoureux de Valentina? La réponse est oui, assurément. Valentina est même sans doute la seule femme dont j’aie jamais été réellement amoureux. Elle ne l’a jamais su, nous nous connaissions à peine, mais j’ai tout de même participé à des soirées, à des sorties en mer où elle était. Il m’est même arrivé, un certain mois d’août, de rejoindre le petit groupe d’amis dont elle était le centre, dans une villa de Sardaigne qu’on lui avait prêtée.
Je suis un personnage discret. Dans The Misfits de John Huston, je tiendrais le rôle de Montgomery Clift plutôt que celui de Clark Gable. Tout cela se passait après son divorce d’avec Victorien Lussart, et donc après ses premières retrouvailles avec Daniel, pour autant que celles-ci eussent été les premières. Inutile de préciser que Daniel n’était jamais présent aux rencontres que j’évoque. Il ne quittait pas Valberg; ou, s’il lui arrivait de le faire, ce n’était pas pour venir nous retrouver.
J’ai dit que Daniel était une légende. J’énonce là un fait. Je veux dire que ceux qui l’avaient connu au printemps 68, quand tout le monde était communiste, parlaient de lui comme d’un ange qui les aurait quelquefois caressés de ses ailes. À les entendre, les moments qu’ils avaient passés près de lui étaient magiques, ils ornaient leurs mémoires d’un sceau indélébile. Et je les écoutais. Mais cela ne signifiait pas que je partageais leur admiration. Le personnage de Daniel ne m’était pas sympathique du tout, j’éprouvais même à son égard une sainte horreur. J'étais enclin depuis le premier jour à voir en lui l’Ange du Mal. Je percevais sa nature, marquée par la drogue, la transgression, la violence et l’obscurité, à travers la pop music dont on me disait qu’il était très amateur, et cette musique des Doors, de Janis Joplin, de Jimmy Hendrix, était tout ce que je détestais. Tout ce contre quoi, pour ma part, je m'étais construit. Tandis que Valentina, dans mes rêves, avait un goût d’amande.
Après son divorce, elle avait continué d'habiter la villa de l’avenue Châteaubriant que son mari avait fait construire et dont il avait dessiné les plans dans le goût du Bauhaus, et elle n’avait eu aucun mal à trouver un métier. Elle s'intéressait à la mode, elle faisait des photos. Depuis toujours. Elle en avait conclu qu’il lui fallait convaincre de jeunes créateurs de lui confier la conception graphique de leurs catalogues, puis de lui laisser les rênes de leur service de presse. Le programme fut rempli à la lettre, ce qui nécessitait qu’elle voyage beaucoup. Elle le faisait volontiers, parée des vêtements que ces créateurs avaient conçus. “Légère et court vêtue”, aurait-on dit. Un sac en bandoulière. Comme un Chat botté qui aurait grandi. Traversant les halls d’aéroports, attrapant un taxi, avec ses longues jambes nues, des cheveux raides, mi-longs qui lui donnaient un air japonais et des yeux le plus souvent cachés derrière des lunettes de soleil qu’elle choisissait trop grandes. Tout cela en buvant de l’eau, en faisant du yoga et en mangeant de la salade et des graines. Pour autant, quand elle allait rejoindre Daniel dans sa montagne, c'était bien la musique des Doors, de Janis Joplin et de Jimmy Hendrix qu’ils devaient écouter ensemble, pas celle des Beatles, ni celle de Jordi Savall avec qui elle affirmait avoir dîné un soir, à la suite d’un concert, dans un restaurant de Villeneuve-lès-Avignon, et pouvait-elle le faire alors sans boire et fumer elle aussi, jusqu’à perdre conscience?
Et, quand l'accident est survenu, dix ans plus tard, nous ne voulions pas y croire. Il a fallu qu'elle témoigne. Elle l’avait provoqué. De nuit, à quinze kilomètres de Valberg, en pleine vitesse, elle avait jeté contre un arbre le véhicule qu’elle conduisait, provoquant très délibérément un accident auquel Daniel n’avait pas survécu, et dont elle-même était ressortie avec une fracture de la colonne vertébrale qui la condamnait à la chaise roulante pour le reste de sa vie.
Je déteste Daniel et tout ce qu’il représente. Il y a beau temps que je ne suis plus communiste. Elle venait de découvrir qu’Oriane, sa fille, avait une liaison avec lui, et aussitôt elle avait quitté Nice pour venir lui casser la figure, et au lieu de cela, arrivée à Valberg, devant la station-service, elle l’avait fait monter dans sa voiture et ils étaient partis. Et dans mes rêves, aujourd'hui encore, je ne cesse de la voir et de l'entendre, agrippée au volant, hurlant et pleurant sur une route déserte, dans une nuit de printemps que perçait la lumière de ses phares.
Quand la décision du divorce a été prise, Valentina a écrit à Daniel. Elle lui a demandé s’il pouvait lui trouver un logement à Valberg où elle viendrait se reposer pendant quelques jours avec sa fille. Daniel habitait à la sortie du village, sur un carrefour où il gérait une petite station service et une supérette. Ses anciens amis savaient qu’il était là, comme perché dans la montagne, depuis son retour en France. Un petit nombre d’entre eux restaient en contact avec lui, et si on voulait le voir ou lui parler, il fallait passer par eux, sinon Daniel ne se souvenait pas de vous avoir connu.
Daniel était une légende, pour ma part je ne l’avais jamais aperçu que de loin. J’avais adhéré à l’Union des Étudiants Communistes en 1973, quand déjà la période héroïque tirait à sa fin. Mais il y avait toujours un moment, la nuit, quand on avait un peu bu et fumé, quand on écoutait de la musique, où on parlait de lui. Où quelqu’un évoquait un épisode ou un autre de la légende. Et, à la demande de Valentina, Daniel avait répondu que oui, c'était facile. Il y avait, dans le petit immeuble de trois étages qu’il habitait, un studio que ses propriétaires louaient aux touristes, et comme on était au début du printemps, le studio était libre. Et ainsi Valentina avait passé tout un mois près de lui, dans cette station d’hiver abandonnée par les touristes.
Oriane, sa fille, avait alors six ans, et pour ne pas s'attirer les reproches de la partie adverse, Valentina avait pris soin de l’inscrire à l'école du village. Et au bout d’un mois, elle est revenue à Nice, dans l’appartement que son mari avait définitivement vidé de ses affaires, et elle a repris sa vie.
Voilà, tout aurait pu en rester là. Nul ne s’interrogeait sur la question de savoir si, durant cette période, Valentina avait eu une liaison avec Daniel. Valentina avait déjà eu une aventure avec lui quand elle était très jeune. Elle n'était pas la seule. Laquelle parmi les filles de notre groupe n’avait pas couché avec lui au moins une fois? Et pourquoi aurait-elle choisi de faire ce séjour à Valberg plutôt qu’ailleurs si ce n’avait pas été pour renouer avec un amour de jeunesse?
Daniel n’avait jamais adhéré à l’Union des Étudiants Communistes, il n’avait jamais adhéré à rien, mais ses amis faisaient appel à lui quand les manifestations contre la guerre du Vietnam risquaient de tourner en affrontement avec la police, ou avec les nervis d’extrême droite, ou les deux, et Daniel répondait presque toujours présent. Il était redoutable au combat. Il arrivait avec sa moto et, après la bagarre, s’il n’avait pas été embarqué par la police pour une nuit au poste, il repartait de même. Toujours en souriant. Comme si cela n’avait été qu’un jeu.
Et il avait un autre mérite: il distribuait de l’argent à ses camarades. Jamais des sommes importantes mais quelques billets tout de même. D’où tenait-il cet argent qu'il sortait de ses poches? Personne n’aurait su le dire avec précision, encore que la réponse ne fût guère mystérieuse. Daniel faisait des affaires. On disait en souriant qu’il faisait des affaires. Il ne cachait pas qu’il avait des contacts dans l'univers interlope de la pop music. Et quand un groupe arrivait sur la côte pour faire un enregistrement ou donner un concert, Daniel se rapprochait des musiciens. Il leur ramenait à volonté du matériel, des techniciens, des accompagnateurs, il leur présentait des filles, et sans doute leur fournissait-il aussi certains produits illicites dont ils avaient besoin.
Voilà qui était Daniel. Voilà ce que j’ai pu en apprendre. Puis il a disparu. Il a quitté la France. On a dit qu’il était aux Ėtats-Unis, qu’il tenait une pizzeria à New York. Puis on le signale en Amérique du sud. Au Mexique. Puis on apprend qu’il fait de la prison au Nicaragua. Le chef d’inculpation n’est pas clair. Le connaissant, on pense à du trafic de drogue mais on affirme aussi qu’il était en lien avec des groupes terroristes, ce qui n’est pas inconcevable non plus. Et là, on s’attend à ce qu'il n’en sorte jamais, ou complètement détruit, mais voilà qu’il en sort trois ans plus tard, et cette fois il tient une guinguette sur une plage de la Costa Brava. Une plage éloignée de tout, où deux ou trois de ses camarades, à des moments différents, vont le retrouver.
La guinguette que Daniel tenait sur une plage de la Costa Brava fait partie de la légende. Les deux ou trois qui seraient allés l’y retrouver n’en finissent pas de parler de la route et de la voie ferrée qui passaient au-dessus. Du bruit des trains. Des lumières des trains qui défilaient dans la nuit. Des nuits où on se baignait dans l’obscurité visqueuse de la mer et où on revenait sur le sable pour boire, pour fumer et pour écouter de la musique en regardant les étoiles, du bruit du train encore, et des filles qui faisaient le voyage de Nice pour être près de lui et s’inscrire dans la légende. Valentina aura-t-elle fait partie du nombre? À cette époque, elle était déjà mariée ou ne devait plus tarder à l'être. À un architecte, un homme puissant et riche. Que sommes-nous? Qu’est-ce que la vie fait de nous, nous ballotant sans cesse du meilleur au pire? Depuis, le ciel s'est obscurci. Des échos de la guerre se font de nouveau entendre.
Il se promenait le matin avec, dans la poche, un livre d’histoire de l’art qu’il ouvrait dans les jardins, à la terrasse des cafés, cela jusqu'à midi où il déjeunait dans un restaurant avec le livre ouvert à côté de son assiette. Puis, il retournait à son hôtel pour dormir, et il n’en ressortait pas avant la tombée du jour. Dans leurs lettres, ses amis lui disaient: “Au groupe que nous formions en sortant de l’université, tu préfères une ville étrangère où tu ne connais personne. Dans cette ville, tu préfères les œuvres du passé. Et aux œuvres du passé, tu préfères les lourds ouvrages qui les décrivent.” Il riait en lisant ces lignes, il revoyait le bon visage du camarade qui les avait écrites, et très vite il répondait: “C’est vrai. Il n’est guère de matin où je ne fasse une incursion aux Offices, guère de soir où je ne retourne pas, au moment des vêpres, à Santa Maria Novella. Alors, bien sûr, je jette un œil aux fresques de Masaccio, dans la chapelle Brancacci, mais c’est seulement pour vérifier…”
J'étais effrayé par le bruit de l’eau. De l’eau claire qui s'écoulait d’un tuyau en fonte dans l’eau sombre d’un lavoir. Et ce lavoir se trouvait dans le sous-sol d’un café où j’avais demandé qu’on m’indique les toilettes.
Les rues brûlaient de soleil. Depuis des semaines, la chaleur était accablante, on ne trouvait le sommeil qu’aux petites heures du matin, on se réveillait dans des draps trempés de sueur, et le reste de la journée on restait chez soi, les vitres ouvertes derrière des rideaux qui flottaient. Et que faire de son corps? Comment rester immobile dans un fauteuil, les deux mains posées à plat sur les accoudoirs, le regard vide?
Je crois que je n’avais vu personne depuis une semaine que j’avais fermé la librairie. Le matin, j’allais à la poste pour expédier deux ou trois livres qu’on m’avait commandés. Je vérifiais mes courriers électroniques. Je prenais des douches. Je ressortais pour manger un sandwich sur un trottoir abrité par une tente, près de la station Valrose. L’après-midi, j’allais au cinéma, derrière la Gare du Sud. Et puis c’était tout.
J’aurais dû être parti à la montagne, assez loin et assez haut dans les Alpes, en Italie, en Suisse ou en Autriche, comme je fais chaque été, mais cette fois je m’y étais pris trop tard. Je m’étais laissé piéger par la chaleur. Je rêvais d’une cabane à la lisière de la forêt, d’une simple chambre à l’étage d’une ferme, des nuages qui se forment et s’assombrissent vers le soir, et d’un orage peut-être qui éclate dans la nuit. Je me souvenais de plusieurs orages dans la montagne, qui traversaient les nuits. Les occupants du chalet sortaient sur le balcon, dans la tenue où ils étaient, pour assister au spectacle. Ils comptaient les secondes qui séparaient un éclair du tonnerre qui suivait, déchirant le ciel comme une feuille de papier. Dans les jambes de leurs parents, les enfants applaudissaient. Puis, il fallait les ramener dans la chambre et les remettre au lit, avec un baiser sur le front. Le jour ne tarderait plus maintenant. Et, cette après-midi-là, il a fallu que je sorte à tout prix.
J’ai marché en me glissant à l’ombre des façades. Comment ai-je pu marcher si longtemps? J’ai fini par trouver refuge au Per Lei, place du Pin, où je n'étais jamais entré auparavant mais où, aussitôt la porte franchie, j’ai goûté l’ombre et la fraîcheur. Comme celles d’un glacier.
Derrière le comptoir, se tenait une très jeune femme, mince, tatouée, les cheveux ras, sans maquillage. Nos regards se sont croisés. J’étais le seul client. Elle faisait jouer de la musique, si fort que les vitres auraient pu se briser et tomber en morceaux dans les éclats du soleil, mais c’était celle d’un album de James Brown, et on se sentait l’envie de faire le grand écart, de balancer le micro et de miauler comme lui.
J’ai commandé un Coca-Cola avec beaucoup de glace. Puis, je suis descendu au sous-sol. J’ai entendu le bruit de l’eau. Il venait de derrière une porte entrouverte au fond du couloir. Le couloir était éclairé par une ampoule électrique. Elle s’est éteinte. Une autre lumière filtrait par la porte entrouverte. Tout aussi pâle. Je me suis approché. J’ai poussé la porte. Deux hommes se tenaient là, près du lavoir en ciment. La surface de l’eau en était lisse et noire, avec seulement le bruit de l’eau claire qui s’écoulait du tuyau en fonte. Qu’est-ce qu’un lavoir pouvait bien faire dans cette cave? Et ces deux hommes près de lui? Ensemble, ils se sont tournés vers moi, ils m’ont dévisagé. Il y avait de la réprobation dans le regard du plus vieux. Un sombre reproche. Comme si je les avais surpris dans des poses indécentes. Ou comme si je venais les déranger en pleine opération chirurgicale, et que le malade couché sur la table risquait de mourir à cause de mon intrusion. J’en aurais défailli. Mais aussitôt son visage a changé d’expression. Il a pris un air commercial, ou peut-être professoral. Il était petit, le teint mat, la moustache et la barbiche blanches, des lunettes cerclées. Il portait un costume, la veste ouverte sur un gilet. Le bout des doigts enfoncés dans les poches du gilet. Oui, un directeur d’école, ou un inspecteur de l’éducation nationale, féru d’histoire, admirateur de Napoléon Bonaparte, franc-maçon, parlant espagnol, plutôt sévère. Il a dit:
— Entrez, Monsieur, entrez! Vous venez pour la vente. Vous arrivez trop tard, les plus belles pièces sont parties. Mais rien ne vous empêche de jeter un coup d'œil à celles qui nous restent. Mon assistant va vous montrer.
— Nous l’appellerons Rodolphe. Nous ne savons rien de lui, si ce n’est qu’il prend la forme d’un insecte géant pour s’envoler, la nuit, et accomplir ses exploits. Des actes d’une violence inouïe ou de réparation.
— Vous avez dit la nuit?
— Là d’où il part, il fait nuit. C’est la nuit chez nous. Et ses raids s’opèrent en quelques battements d’ailes. Dans tous les cas, il est revenu avant le jour. Mais ailleurs où il va, il peut faire grand soleil et le temps ne compte pas. Nous ne savons pas l’évaluer. L’opération se déroule à l’autre bout de la galaxie, ou dans une autre galaxie, et ce temps n’est pas le nôtre.
— Mais il revient, dites-vous?
— Dans la ville où il revient, il est un homme. Le plus pauvre, le plus obscur. Il exerce le métier de manutentionnaire dans les hangars d’un grand magasin. C’est là que nous avons pu le localiser, et c’est là que vous devrez prendre contact avec lui.
— Pour l’éliminer?
— Non, pas pour l’éliminer. J’ai parlé d’actes de violence. Mais ceux-ci ne nuisent pas à nos intérêts, ni ne les servent. Rodolphe ne lutte pas contre nous. Il sert d’autres intérêts. Ceux d’une autre puissance. Nous ignorons laquelle et vous devrez l’apprendre.